les tambours du 1er régiment de grenadiers à pied de la Garde

Publié le par Association Suchet, armée des Alpes

HISTORIQUE DES TAMBOURS DU 1ER REGIMENT DE GRENADIER A PIED DE LA GARDE IMPERIALE

Par Alain VONAU

Tambour-Major de la Batterie des Grognards de Haute Alsace

 

Le 18 mai 1804, le Sénat décrétait la création d’un empire et nommait Napoléon 1er Empereur des Français. Aussitôt l’Empereur restructurait avec une attention toute particulière, sa Garde Consulaire, elle-même issue de la Garde du Directoire, en Garde Impériale. Véritable redoute de granit, elle ne tombera que 11 années plus tard à Waterloo ! Deux Régiments de Grenadiers à Pied sont créés et formeront avec les Chasseurs à Pied « La Vieille Garde ». Composée d’hommes aguerris, robustes, courageux, intrépides et totalement dévoués à leur Empereur, ils formaient l’élite de la Garde Impériale et suscitaient l’admiration de toute « La Grande Armée ». Pour entrer dans les Grenadiers de la Garde, la sélection était rude :

Totaliser 5 ans d’armée, avoir essuyé le feu dans au moins deux campagnes, s’être distingué sur le plan physique et moral, mesurer au minimum 1m75, lettre de proposition signée de son colonel de régiment, contresignée par l’adjudant-général de la Garde et approuvée par l’Empereur lui-même !

Une fois entré au corps, la formation durait 6 mois pour apprendre les manœuvres et techniques propres à la Garde Impériale, doté d’un habillement plus soigné que la Ligne, le Grenadier était quasiment sûr de ne plus aller au feu, d’ailleurs ont les surnommaient : « Les Immortels » ou «  Les loin des balles ! ». Le 1er Régiment de Grenadier ( 1200 bonnets à poils )  assurait, tant en campagne qu’à Paris, la protection personnel de l’Empereur, et tous les services d’honneurs.

Il était composé de 2  bataillons de 4 compagnies chacun. A chaque compagnie était affectée deux tambours qui avaient en charge de battre les ordonnances en vigueur : l’appel, la soupe, la distribution du courrier, la générale, le salut des Aigles, la charge, l’assemblée, les cadences de marches, l’extinction des feux etc.

Rassemblés en tête de leur régiment, formant ainsi « La Tête de Colonne », ouvrant tous les défilés et grandes parades de l’Empire, ces 16 tambours étaient conduit par le tambour-major, qui de 1800 à 1814  s’appelait Jean-Nicolas SENOT, l’Empereur l’avait personnellement en très haute estime et le décora de la légion d’honneur en 1806.

Triés sur le volet, minutieusement sélectionnés, les tambours recrutés au 1er Grenadier étaient instruit par le tambour-maître. Véritables « professionnels » de l’époque ( ils ne faisaient que cela à raison de 8 heures par jour ! ) ils devinrent rapidement des virtuoses. Au quartier à Paris, ces Tambours assuraient, tout comme la Garde Républicaine d’aujourd’hui, tous les services d’honneur de l’Empire. Leurs soldes étaient plus élevées que les simples grenadiers, car ils avaient en charge l’entretien et le remplacement de leurs peaux de tambours ( en peau de veau ou d’âne ). Leur effectif ne bougeant guère, car assurés de ne plus combattre, la plupart de ces 16 tambours firent plus de 10 ans de service !
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