les hôpitaux militaires français en 1800

Publié le par Jérôme Croyet

LES

HOPITAUX MILITAIRES DE OCHT ET DE BRUCHSAL EN L’AN VIII

 

La ville de Ocht se situe dans la province prussienne de Hesse-See Nassau. Si en 1795, elle est le lieu d’une victoire autrichienne sur les troupes de la République, en 1800, ce sont les  français qui y campent et y ouvrent un hôpital militaire. A cette époque les  hôpitaux établis pour le service de santé des troupes sont permanents ou provisoires. Les premiers existant dans les places et les garnisons et les seconds, ambulants la suite des armées, sont réservés aux premiers secours. A chaque hôpital est attaché un médecin pour moins de 200 malades, 2 pour 200 à 400 et 3 pour 400 à 600. Toutefois, la loi du 9 septembre 1799, réorganise le personnel médicale de l’armée et celle du 12 août 1800, réorganise les hôpitaux militaires.

En 9 consultations, du 23 messidor au 8 fructidor an VIII, le pharmacien de l’hôpital d’Ocht délivre 246 remèdes, 319 rations de consommation et 37 tisanes pour 24 blessés que compte l’établissement au 22 messidor. Durant cette période, l'hôpital achète quantité de sucre, d’eau de vie, d’huile, de camphre, de vin et d’acide sulfurique. Le vin, blanc ou rouge, coupé ou non, est principalement utilisé comme un produit de consommation pour les malades, alors que l’eau vineuse est utilisée comme un remède. Les consommations offertes aux militaires blessés hospitalisés comprennent quotidiennement du sirop et du vinaigre. Une fois on leur sert du riz ou du lait mais quatre fois on leur de la crème tarte. De la limonade est servit aux malades ainsi que de l’acide sulfurique à la fin du mois de messidor. A Ocht, les remèdes semblent pauvres et sont essentiellement composés de boissons (vin et limonade). A l'hôpital de Bruchsal, du 7 au 14 fructidor an VIII, en 5 consultations, les remèdes délivrés aux malades semblent plus médicalisés : alun calciné, emplâtres de Vigo et onguent  de basilicum. Sur les 24 malades de l'hôpital de Ocht, deux sont en demi-diète et deux à la diète complète, mais tous[1], le 4 thermidor, ont droit à de la tisane. Maigre consolation pour des soldats qui quelques mois avant, blessés, étaient « jetés sur des chariots sans escorte, mourant de froid parce qu’on ne leur donne pas de couvertures, et qu’ils sont tout nus ou couverts d’habits mouillés de sang »[2].

 


[1] Ils sont 30 à cette date.

[2] Mémoires de Percy.

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