Un volontaire bien religieux

Publié le par Association Suchet, armée des Alpes

Par Laurent Brayard

étudiant en Master II d'histoire, membre de la Société d'Etudes Historiques Révolutionnaires et Impériales 

Claude-Joseph Laurent est un laboureur né le 15 avril 1769, fils de Denis Laurent et de Françoise Perret, laboureurs. Il signe un contrat de mariage devant le notaire Desmaris de Pont-de-Vaux. Il épouse le 23 avril 1793, Reine Salez fille de Claude et de défunte Pierrette Goujon (décédée en 1798). La cérémonie est célébrée par le prêtre jureur et bientôt apostat, André Reboul. Il est désigné par scrutin le 22 novembre 1793, pour rejoindre l’armée révolutionnaire en vertu du décret du 4 novembre.  Le procès verbal porte la mention « sujet qui est d’un patriotisme reconnu ». Il rentre au pays et nous le retrouvons le 18 février 1798, pour son mariage clandestin : « qu’ayant eu le malheur de se présenter le 23 avril 1793 par devant Monsieur Reboul se disant prêtre de Saint-Etienne pour recevoir la bénédiction nuptiale, mais ayant ensuite compris le mal qu’ils avoient fait et étant touchés de repentir, ils s’addressoient à nous pour nous prier de leur donner la bénédiction nuptiale selon le rite de l’Eglise Catholique apostolique et Romaine ». La cérémonie est célébrée par le prêtre réfractaire Broyer, en présence des témoins Claude-Joseph Girodon, Claude et Joseph Salez neveux de la mariée, et de Philibert Rollet, tous laboureurs. Il est ensuite parrain lors d’un baptême clandestin célébré par le prêtre réfractaire Broyer, le 4 mars 1798. Son filleul est son neveu, Claude-Joseph Girodon (âgé de 3 ans) fils de Claude-Joseph et de Benoite Laurent, laboureurs à Saint-Etienne. La marraine n’est autre que sa femme, Reine Salez. A cette occasion nous apprenons que Claude-Joseph ne sait pas signer ainsi que son épouse. Le 18 septembre 1798, il est témoin lors du mariage clandestin de Philibert Letier et de Catherine Salez veuve de Philibert. Son repentir le pousse encore à être témoin lors du mariage de Gabriel Braillard (N° 6) célébré clandestinement le 26 septembre et lors du mariage de Joseph Joly journalier à Saint-Etienne et de Catherine Trontin fille de journaliers de Chavannes, qui est célébré le 8 octobre 1798. Sa femme Reine Salez accouche d’une fille, Marie-Françoise née le 9 octobre et baptisée le même jour clandestinement[1]. Nous le retrouvons en avril 1815, sur une liste de la Garde Nationale. A cette date, toujours marié, il a 5 enfants[2].



[1] AD de l’Ain, 110 J 448.

[2] Idem, 4 R 8.

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