Testot-Ferry & le 1er Eclaireurs de la Garde

Publié le par Jérôme Croyet

TESTOT FERRY

Et le 1er régiment des Eclaireurs de la Garde

 

Par Jérôme Croyet

Docteur en histoire, archiviste adjoint aux A.D. de l’Ain

2003

 

                Claude Testot-Ferry est né le 20 mai 1773 à Arnay le Duc en Côte d'Or. Il est le fils d'un avocat au parlement de Bourgogne. Il s'engage volontairement au 10e régiment de chasseurs le 25 décembre 1789. Avec son régiment, il sert à l'armée du centre en 1792, puis passe à l'armée de Moselle et du Rhin jusqu'en 1796. Ce n'est que le 19 juillet 1794 qu'il passe maréchal des logis chef et c'est n'est que le 4 janvier 1797 qu'il obtient le grade de sous lieutenant, toujours au 10e chasseurs, alors que le régiment est à l'armée d'Italie. En 1799, le 10e passe à l'armée du Banube puis à l'armée du Rhin en 1801. Testot-Ferry devient capitaine le 10 novembre 1803. Alors qu'il devient aide de camp du général Marmont, le 9 avril 1804, le 10e compte 471 hommes. Il ne quitte ce poste, avec lequel il est à la Grande Armée en 1805, pour devenir chef d'escadron au 13e régiment de cuirassier, le 21 octobre 1808, en Espagne. Durant son service à la Grande Armée il obtient la Légion d'Honneur. Trois ans plus tard, le 23 octobre 1811, il devient chef d'escadron dans les dragons de la Garde Impériale. Toujours à ce poste, il reçoit 22 coups de sabre à la bataille d'Hanau. Le 16 décembre 1813, il devient colonel dans la ligne et prend le commandement du 7e dragons. "D'une rare énergie et d'une grande valeur"[1], il réintègre la Garde et prend le commandement du 1er régiment d'éclaireurs de la Garde Impériale, en 1814.

Les officiers du régiment viennent principalement de la Garde Impériale, Grenadiers à cheval, Dragons, 2e Lanciers, chasseurs mais aussi de certains régiments de la ligne, 4e et 13e chasseurs et 3e hussards. Le régiment est séparé en deux corps, vieille Garde, 501 hommes, et jeune Garde, 608 hommes. Le recrutement des hommes se fait dans les tracas et les volontarisés venant des gardes d’honneur sont nombreux[2] mais le 19 janvier 1814, le régiment est passé et revue par Napoléon et quitte Paris pour l’armée, le 25.

Cette nouvelle affectation entraîne de nouvelles dépenses pour les officiers, alors que les hommes perçoivent des tenues similaires à celles des Gardes d’honneur, qui pouvaient en parti garder les leurs[3] : « l’uniforme est celui des Gardes d’honneur. Je serai donc obligé de faire de nouvelles dépenses et aussi coûteuses que les premières ; mais j’aurai la consolation de recevoir une première mise de 2 500 francs ce qui me mettra à même de ne pas contracter de dettes » écrit le lieutenant François Zickel, venant des chasseurs à cheval de la Garde.

Leur moyenne d'âge est de 24 ans et demi. La taille des éclaireurs est relativement élevée, dépassant souvent le mètre 70, pour des chevaux d'1m35 à 38 au garrot. Le 15 mars 1814, le régiment est à la 3e division de cavalerie de la Garde Impériale avec les grenadiers et les chasseurs à cheval et ne compte plus que 200 hommes. Durant la campagne de France le régiment perd 13 officiers et 50 hommes.

Testot Ferry est fait Baron, le 16 mars 1814. Mis en demi solde le 22 juillet 1814, il est nommé aide de camp de Marmont le 27 septembre 1814. Commandeur de la Légion d'Honneur le 22 décembre 1814 et chevalier de St Louis le 27. Il est nommé colonel à l'état major le 27 mai 1818 puis général le 17 décembre 1826. Il épouse Joséphine Elisabeth Claudine Fabry, née le 17 juin 1786 à Dijon, le 12 décembre 1821. Elle est la fille de Bernard Fabry, né à Oyonnax, dans l'Ain le 30 septembre 1755. De ce mariage naîtra un fils. Claude Testot-Ferry obtient sa retraite le 28 février 1827.

 

 



[1] BRUNON (Raoul et Jean) : Garde Impériale, éclaireurs. Marseille, 1961. A.D. Ain bibliothèque Napoléonienne.

[2] 337 gardes d’honneur des 1er, 3e et 4e régiments sont versés dans le 1er éclaireurs. On y compte 45 grenadiers à cheval, 3 chasseurs de la Garde, 1 grenadier à pied de la Garde, 7 cuirassiers, 62 dragons, 7 chevau légers lanciers, 4 chasseurs à cheval et 25 pupilles qui deviennent les trompettes.

[3] Durant le 1er trimestre 1814, le régiment reçoit 1000 shakos, 1000 plumets, 1016 bonnets de police, 272 pelisses, 229 dolmans, 300 ceintures écharpes, 1004 gilets rouges unis, 1045 pantalons de cheval, 1010 porte-manteaux, 1000 paires de bottes, 475 sabretaches, 980 sabres, 448 lances, 448 pistolets, 504 carabines, 1000 ceinturons.

Publié dans Gardes d'honneur

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