le 67e de ligne à Trafalgar

Publié le par Jérôme Croyet

LE 67e DE LIGNE A TRAFALGAR

Par Jérôme Croyet

Docteur en histoire, archiviste adjoint aux A.D. de l’Ain

(extrait du ditionnaire des soldats de la Révolution et de l'Empire de l'Ain, M&G éditions, 2005)

 

Louis Jérôme Ducret est né le dimanche 28 février 1773 à Lancrans dans l’Ain. Volontaire au 7e bataillon de l’Ain. Sergent-major à la 67e demi-brigade d’infanterie de ligne en 1800, il repousse des grenadiers hongrois, le 3 mai, à l’aide de 17 hommes, qui voulaient prendre le drapeau de son régiment. Sous-lieutenant en 1801. Lieutenant en 1802. Il est blessé à bord de l’Atlas, le 3  thermidor an XIII. Le 21 octobre, il est à Trafalgar à bord de l’Achille. Blessé 13 fois, il préfère se jeter dans les flots que d’être pris par les anglais. Il est néanmoins secouru par un vaisseau anglais après une heure et demi de naufrage. Chevalier de la Légion d'Honneur en 1809. Capitaine au 67e Régiment d'Infanterie de Ligne jusqu’en 1811. Chef de bataillon au 3e Régiment d'Infanterie Légère, il est blessé à la bataille de Leipzig en 1813 où il est fait prisonnier. Demeurant à Châtillon de Michaille en 1816. Il organise la Garde Nationale en 1830. Membre du conseil municipal, adjoint au maire et suppléant du juge de paix du canton. Il décède à Châtillon de Michaille le 8 avril 1838.

 

Michel Jacquemet est né le 21 septembre 1771 à Collonges dans l’Ain. Capitaine au 7e bataillon de l’Ain le 5 août 1792. Il passe au 21e bataillon de volontaires nationaux des réserves le 21 septembre 1792. Combat à l'armée du Nord. Il est blessé d’un coup de feu le 25 juin 1793 à la bataille de Pont-à-Marq. Rejoint l'armée de Sambre et Meuse. Amalgamé à la 67e demi brigade d'infanterie le 5 mai 1796. Fait prisonnier, seul, deux grenadiers hongrois le 17 août 1796 dans les bois de Salzbach. Blessé d'un coup de feu à l'épaule gauche à Ostrach le 21 mars 1799, il reste à son poste et est blessé une seconde fois d'une balle qui lui fracasse le  bras gauche. Chef de bataillon au 67e demi-brigade d'Infanterie de Ligne, le 19 août 1802. Chevalier de la Légion d'Honneur le 25 prairial an XII. Il embarque à bord du Formidable puis passe à bord de l’Aigle, le 20 octobre 1805, avec le second bataillon du 67e Régiment d'Infanterie de Ligne, quand la flotte franco-espagnole quitte le port de Cadix. Les hommes sont en grande tenue, Jacquemet se tient sur la dunette aux côtés du capitaine de vaisseau Gourrège. Le 21 à 12 heures, la flotte franco-espagnole rencontre l’escadre anglaise de l’Amiral Nelson au cap Trafalgar.  Après avoir anéanti la division d’arrière Garde de l’amiral Alava, la colonne de l’anglais Collinwood s’attaque à l’escadre de réserve. Passant auprès de l’Aigle, un navire anglais lâche une bordée qui abat le mât de misaine, met hors de combat une cinquantaine d’homme et coupe la drisse du pavillon tricolore qui tombe à l’eau. Le vaisseau amiral espagnol, le Prince des Asturies, dans la fumé ne voyant aucun pavillon sur l’Aigle, le prend pour cible finissant de le démâter et tuant le commandant Gourrège et le second. Jacquemet est blessé ainsi que son adjudant major Carly, qui pour prévenir l’espagnol monte sur le bastingage en agitant l’aigle du 67e Régiment d'Infanterie de Ligne. Si le Prince des Asturies rompt le combat, il est vite remplacé par le Défiance, un bateau anglais qui essaye de prendre l’Aigle à l’abordage. Jacquemet, seul officier supérieur à bord prend le commandement du navire et repousse l’assaut anglais, mettant une soixantaine de sujets de sa majesté à la mer. Un seconde navire britannique apparaît et prend l’Aigle pour cible, blessant et tuant presque tout les hommes à bord. Blessé une seconde fois Jacquemet doit se rendre. Ne désirant pas livrer l’aigle du 67e aux anglais, il le démonte, s’enroule autour de la taille le drapeau et confie l’aigle au sergent major Bleuzin, avec ordre de la cacher au fond de son havresac. Capturé, il est échangé un mois plus tard et remet l’aigle et son drapeau au régiment. Il fait la campagne de 1806 en Prusse, 1807 en Plogne et 1809 en Autriche. Il se couvre de gloire à Essling, où il reçoit un coup de feu à la poitrine, en soutenant avec son bataillon le feu des autrichiens au village de Gross-Aspern, le 22 mai 1809. A Wagram, le 6 juillet 1809, il reprend le village d’Anderklaa à l’ennemi. Obligé de se replier, il prend le commandement du 67e Régiment d'Infanterie de Ligne après que le colonel soit blessé. Durant l’action, il est blessé à son tour. Il est en Espagne, en 1810, où sa brillante conduite lui vaut la nomination de major au 52e Régiment d'Infanterie de Ligne, le 27 avril 1811. Lors de son départ les officiers du 67e lui offre une épée d’honneur. Refusant une place dans le dépôt du régiment à Gênes, il est chargé par Mac Donald de former deux bataillons d’élite de grenadiers et de voltigeurs à emmener en Espagne. Là encore il se signale plusieurs fois par des actions d’éclats. Il se distingue dans la lutte contre les partisans espagnols du général Mina, le battant à Trafalla le 11 octobre 1812 puis à Maniera, le 15, où il reçoit une blessure à la jambe droite. Blessé d'un coup de feu dans les reins à l'affaire de Noain, le 30 novembre de la même année. Blessé à la jambe gauche, le 13 mai 1813, à l’attaque de la montagne du Roncal. Nommé colonel du 40e Régiment d'Infanterie de Ligne le 2 juillet 1813. Il est à l’armée des Pyrénées, jusqu’en 1814. Chevalier de Saint-Louis le 5 octobre 1814. Remplacé au commandement du 38e Régiment d'Infanterie de Ligne le 18 novembre 1814. Officier de la Légion d'Honneur le 17 mars 1815. Nommé colonel du 24e Régiment d'Infanterie de Ligne le 3 juin 1815. Colonel du 1er Régiment d'Infanterie de Ligne le 10 juin 1815, il rejoint l'armée de la Loire. Mis en non activité le 10 septembre 1815. Mis à la retraite le 7 août 1816. Il décède à Challex le 29 septembre 1839.

 

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