les enfants de troupe

Publié le par Association Suchet, armée des Alpes

Les enfants de troupe

 

De droit

Le statut de l’enfant de troupe est fixé par l’Arrêté relatif aux enfants de troupe et aux femmes à la suite de l'armée du 7 thermidor an VIII (26 juillet 1800). Seuls des garçons âgés d’au moins deux ans peuvent devenir enfant de troupe. Ce sont les fils issus du mariage légitime d'une blanchisseuse ou d’une vivandière et d'un défenseur de la patrie en activité, mort au combat ou de ses blessures.

Le nombre d'enfants de troupe est limité à deux par compagnie. Les fils des soldats les moins gradés et les orphelins de père et de mère sont choisis par priorité par l’état-major. Les enfants de troupe jouissent d’une demi-solde. Ils sont vêtus, logés et instruits. Chaque enfant est placé sous la surveillance d'un officier secondé de deux sous-officiers et de quatre caporaux parmi les plus cultivés et les plus vertueux. Ils lui enseignent la lecture, l’écriture, l’arithmétique, la natation, la course, les exercices militaires et la gymnastique. Le régiment devient une sorte de famille remplaçant les liens sociaux familiaux détruits par une solidarité régimentaire.

En outre, le garçon apprend un métier utile aux armées, chaque maître-ouvrier du régiment ayant l’obligation d’instruire deux apprentis choisis parmi les enfants de troupe. Les garçons dont l’éducation est la plus prometteuse peuvent être promus enfants de troupe de seconde classe (notez l’inversion par rapport à la hiérarchie contemporaine) : ils jouissent alors de deux tiers de solde, sont vêtus, logés, nourris et chauffés. Ces privilégiés ne représentent jamais plus de 50 % des enfants de troupe du régiment. Dès 14 ans, les enfants les plus doués peuvent être admis dans la musique du régiment. Attention à ne pas confondre avec les tambours, qui sont des soldats à part entière exposés au feu, un emploi qui ne peut être occupé avant l'âge de 16 ans. Avec l’article 9 de l’arrêté du 7 thermidor an VIII, seul pièce de l’arrêté reçu par le maire de Lyon, porte que les enfants de troupes qui auront atteint 16 ans seront admis à contracter un enrôlement volontaire. S’il accepte, il devient alors soldat à part entière et jouit d’une solde complète. S'il refuse, il ne lui reste plus qu'à découvrir la vie civile.

 

De faits

Le 28 ventôse an X, 10 enfants de troupe sont comptabilisés lors de la revue du 9e hussards par d’Hautpoul, à Schelestat alors qu’il n’y a aucun enfants de troupe au 7e hussards bis, lors de la revue du 7 pluviôse an X, à Nîmes et qu’il ne semble jamais en avoir reçu même lorsqu’il était hussards de la liberté en 1792.

Toutefois avec l’avancement de la guerre, l’apparition des enfants de troupe s’estompe à la création de nouveaux régiment ou du moins disparaît des contrôles des bataillons et escadrons de guerre des régiments existants, ainsi, le 30 août 1808, aucun enfant de troupe n’est compris dans l’organisation du 114e régiment d'infanterie de ligne ou dans le 4e Gardes d’honneur en 1813 alors que le dépôt du 9e hussards compte 18 d’entres eux, le 6 mars 1813 à raison de 9 par compagnies, soit près de 4 fois plus qu’en l’an X, où chaque compagnie du même régiment ne comptait que 2 enfants de troupe.

Par Jérôme Croyet

Docteur en histoire

Président-fondateur de la SEHRI

 

 

 

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