Les gardes d'honneur de Saône et Loire

Publié le par Jérôme Croyet

LES GARDES D’HONNEUR DE SAONE-ET-LOIRE

par Jérôme Croyet, docteur en histoire, collaborateur au Magazine Napoélon 1er et à Soldats Napoléoniens
 

Le décret du 5 avril 1813, fixe le nombre minimum de gardes à fournir la Saône et Loire de 55 et le maximum de 110 à destination du 2e régiment de gardes d‘honneur cantonné à Metz.

Le 12 avril 1813, le préfet Roujoux envoi une circulaire aux maires de son arrondissement. Pour lui le recrutement des gardes d’honneur n’est pas qu’une simple levée, mais bien la base qui de formations qui « concourront incessamment à la composition de la maison militaire de l’Empereur »[1]. Cet engagement, qui est désigné comme un acte munificent de Napoléon par le préfet, est destiné à distinguer les enfants du ciment de l’Empire : ceux des fonctionnaires publics et des propriétaires, mais surtout à lier à son destin « l’élite des familles » issue de la bourgeoisie née de l’Empire.

Le préfet fait appel à la participation de 1769 personnes pour concourir à la levée en Saône et Loire. Toutes ne le sont pas par elle-même ou par un membre de leur famille, ni à cause de leur fortune. Si 69 personnes sont appelées à concourir soit par elle même, soit par un parent soit en argent, 20 personnes ne sont appelées à concourir que par la dépense à la levée des gardes d’honneur de Saône et Loire. 35% des ces personnes ont un revenu supérieur à 3 600 francs et 50% ont plus de 1 800 francs.

Le préfet Roujoux préfère ratisser large, car il « avait manifesté ses craintes de ne pouvoir atteindre le maximum, la plupart des jeunes gens de famille étant en activité de service »[2].

Un registre d’engagement est ouvert à la mairie de Mâcon. Ce registre n’est qu’un imprimé envoyé par la préfecture à l’ensemble des mairies du département, à compléter à la plume et à retourner au 15 avril 1813. Sur les 7 volontaires de Mâcon, seulement 3 s’engagent à la mairie, avant le 15 avril, les autres le font à la préfecture. Ces trois volontaires sont tous des fils de bourgeois mâconnais.

Sur un premier tableau de 72 gardes, seulement 10 sont des engagés volontaires, tous les autres sont désignés par le préfet.

9% d’entre eux seulement d’équipe à leurs frais, la plus grande majorité est équipé aux frais de leurs parents, 58%. Si ce recrutement est essentiellement bourgeois, 29% de ces premiers gardes sont habillés et équipés par le fonds commun. Sur ces 72 gardes seulement 2 sont d’anciens soldats. Par contre deux tiers de ce contingent est réputé éduqué tout comme 79% de ces gardes sont désignés comme étant des fils de personnes riches.

Le département arrive à fournir un contingent de 87 gardes principalement recrutés parmi la bourgeoisie locale.

De fait seulement 73 gardes partent dont 8 à cheval[3]. Mais parmi ce tableau définitif, le nombre des volontaires est devenu très important, avec 57 volontaires, soit près de 6 fois plus que lors de la rédaction du 1er tableau. Cet engouement pour la carrière militaire par le volontariat fait il suite à la publication d’un arrêté du préfet relatif aux enrôlements des conscrits de 1815 dans les Gardes d’honneur ? sans doute, puisque 22 de ces gardes ont alors moins de 20 ans.



[1] Circulaire du préfet de Saône et Loire, 12 avril 1813. AC Mâcon série H.

[2] LOMIER : Les régiments de Gardes d'honneur, 1813-1814.1924.

[3] Le contingent de base était de 78 gardes, 5 ont été réformés à la préfecture.

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